Après avoir raflé deux Grammys en 2025, Sabrina Carpenter est de nouveau en lice pour la cérémonie 2026 dans six catégories dont album de l’année. Oscillant entre pop, country et funk, son dernier enregistrement Man’s Best Friend propose un riche panel de sonorités et d’émotions, tout en maintenant une cohérence artistique déconcertante. Comment Sabrina Carpenter est-elle parvenue à trouver sa place dans le paysage culturel ?
Style et vocalises: la forme au service du fond
Pin-up de la Gen Z, Sabrina Carpenter cultive une image rétro et impertinente. Son style burlesque s’exprime à la fois dans sa musique et dans ses apparitions visuelles : maquillage glamour, tenues inspirées des 60s et 70s ou encore filtres vidéos granuleux aux accents nostalgiques. Cette théâtralité se retrouve jusque dans ses concerts et ses clips, où ses mises en scène deviennent le prolongement de ses chansons. Cette patte artistique dépasse la sphère musicale, en témoigne l’interview en noir et blanc qu’elle accorde à Zane Lowe d’Apple Music en septembre dernier.
Funambule gravitant entre élégance et provocation, mi-ange, mi-démon, elle joue de la controverse. Plutôt suggestive, la jaquette de Man’s Best Friend où elle se montre soumise à un homme la tenant par les cheveux, a déclenché une déferlante de critiques négatives. Justifiées ou non, ces remarques n’impacteront pas le succès de l’album.
Sarcasme et espièglerie comme vecteur de messages
Sa dernière apparition sur le plateau du mythique Saturday Night Live en est la preuve: Sabrina est drôle, et cet humour fait partie intégrante de son persona.
Comme en atteste le titre Nonsense sur l’album Emails I Can’t Send sorti en 2022, elle se plaît à écrire des paroles explicites. Son originalité se manifeste particulièrement dans l’outro qu’elle s’amuse à adapter selon la ville où elle se produit. Elle déploie cette plume piquante sur l’album Short n’ Sweet, qu’elle aura passé 2 ans et demi à composer et lui donnera une légitimité en tant qu’artiste pop de sa génération.
On connaissait le pont de Juno où elle s’autorise une fantaisie en modifiant sa chorégraphie à chaque concert. Plus récemment, sur son dernier album, c’est sur les titres When Did You Get Hot ? et House Tour que son humour tendancieux atteint de nouveaux sommets. Sur ce second titre, elle réussit le pari d’une mélodie dansante dès la première note, assurant ne pas user de métaphores, alors que tout le morceau repose sur un double sens coquin.
Telle une partition, Man’s Best Friend doit être écouté dans l’ordre afin d’en tirer la substantifique moelle du storytelling. Sabrina y explore les difficultés à mettre fin à une relation ; les innombrables allers-retours et le cortège émotionnel qui les accompagne. Il débute ironiquement sur un éclat de rire et se clôt sur la phrase « rentre bien ». L’aveu résonne comme une ultime marque d’acceptation succédant à l’incompréhension, l’espoir et le découragement, terreau fertile de composition de son album.

Le premier single Manchild donne le ton de l’album, aussi bien en matière de genre musical pop/country que dans les paroles sarcastiques. Sabrina se sent maudite par un sort ; celui d’attirer à elle des hommes attirants mais décevants : « Pourquoi si sexy, si tellement bête » ou encore « J’aime mes hommes tous incompétents ». Un thème qu’elle reprend sur Nobody’s Son : « Si beau et si décevant ». Cette chanson explore les raisons pour lesquelles certaines relations s’effondrent. Ici, c’est à cause de la façon dont les hommes sont éduqués pour gérer (ou éviter) la responsabilité émotionnelle. Ce désespoir de finir condamnée à finir ses jours seule est chanté sur Slim Pickins tiré de son album précédent.
Un autre leitmotiv de la chanteuse est l’utilisation que font les hommes de leur téléphone. Sur Coincidence il sert d’excuse pour retrouver une autre femme (« Quelle surprise, ton téléphone vient de s’éteindre »). Ce thème sera repris sur deux titres de Man’s Best Friend avec Manchild : « Tu disais que ton téléphone était cassé, tu as juste oublié de le charger », expliquant pourquoi cela l’excite quand un homme sait faire bon usage de son appareil sur Tears.
On rit jaune de la situation de Never Getting Laid et My Man on Willpower. Sur la première, elle chante d’une voix angélique et souhaite à son ex de ne plus jamais se faire toucher tout en lui souhaitant une vie remplie de journées ensoleillées. Sur la seconde, elle devient la femme la moins désirée au monde quand son copain comprend du jour au lendemain qu’il se suffit à lui-même. Sur Sugar Talking elle se lasse de la situation « c’est ta septième dernière chance » tandis que sur Go Go Juice, elle se résigne « si tu n’es toujours pas intéressé, eh bien, merde » .
Elle sait faire preuve d’autodérision et responsabilités, en démontre Busy Woman : « Je suis si mature, posée et raisonnable, sauf quand on me rejette » ou encore sur My Man on Willpower : « Il voulait mes quatre personnalités ». Bien que les hommes aient majoritairement le mauvais rôle dans ses titres, elle admet volontiers ses travers sur Couldn’t Make It Harder ou Don’t Worry, I’ll Make You Worry.
L’artiste sait précisément ce qu’elle fait, et chanceux sont les curieux qui s’aventurent dans sa discographie. Dans son interview avec Zane Lowe, elle explique que son humour a parfois été mal interprété dans ses relations. Il s’agit pour elle d’un mécanisme de défense, une façon de faire face aux difficultés. Elle résume ainsi son dernier opus : rire pour ne pas pleurer.
Evolution musicale et authenticité récompensée
L’influence de Sabrina ne s’est pas construite en un jour. Ses premiers albums sortent avec un timing rapproché. Le premier, intitulé Eyes Wide Open, sort en 2025. L’année suivante, on la découvre sur les titres Smoke and Fire et Thumbs, puis Why en 2018, des albums Singular: Act I, puis Singular Act II. Tous sortis sous le label Hollywood Records, appartenant à Disney.
Lorsqu’elle avait 16 ans, ses producteurs freinaient ses envolées lyriques dans ses sessions. Ils lui demandaient de ne pas expérimenter des notes trop hautes et complexes, l’encourageant à rester neutre. D’après eux, il s’agissait d’un ingrédient indispensable pour diffuser une pop efficace et généraliste. Cela marquera sa mémoire, et l’impactera inconsciemment.
L’album concept Email I Can’t Send et sa version Deluxe ingénieusement nommée Fowarded, amorcent une discographie harmonieuse sous le label Island Records, démontrant sa volonté à se détacher d’une image infantile. L’interprétation est des plus justes et bouleversantes, dès le premier titre éponyme. Elle y confesse sa difficulté à faire confiance aux hommes, ce qui la mènera à adopter des comportements saboteurs. Sur cet opus évoquant majoritairement ses relations personnelles, Sabrina montre une facette de sa personnalité affirmée et indépendante. Elle adoptait déjà une attitude rebelle et désabusée : « être moi-même t’aurait-il dépourvu de ta virilité ? » sur Decode, résume son refus d’excuser sa force.
En avril 2024, elle se rend sur la scène du mythique festival Coachella, en Californie, pour y produire son titre Espresso. Cette performance marquera un tournant dans sa carrière. Il sera diffusé le lendemain sur les plateformes, il trouvera une audience immédiate. Le succès enregistré dans la commune de Chailland en Mayenne, se tisse au top des classements pour une durée record de 65 semaines.

Ce triomphe accompagne la sortie de son second album, toujours sous Island Records : Short n’ Sweet. Consolidant ses talents vocaux et le style rétro, il explore des sonorités 60s, 70s, 80s, qu’elle étoffera sur Man’s Best Friend. N’ayant pas laissé les critiques entraver sa créativité, elle conçoit que ce dernier album soit plus fin dans son écoute, moins effet « tube instantané » comme le single Espresso a pu l’être.
Entourage de choix et inspirations pointues : une recette pour durer
Comme Tate et la papesse de la pop music Taylor Swift, Sabrina s’entoure des prodiges de la pop que sont Julia Michaels, Jack Antonoff et Amy Allen. Cette dernière, proche de Sabrina, est aussi nominée aux Grammys 2026 dans la catégorie auteur-compositeur. Sur le dernier album Man’s Best Friend, ils seront rejoints par John Ryan. Cet entourage bienveillant, qu’elle a construit progressivement, débloque ses verrous, tant dans les paroles que dans leur interprétation. C’est grâce à cette confiance et ce lien qu’elle parvient à s’exprimer sur des chansons qui ne font pas l’éloge du sexe opposé avec deux hommes dans la pièce. Tandis qu’Amy Allen encourage ses idées de concepts, Jack Antonoff lui donnera confiance en sa tessiture de voix. Ce boost lui permettra d’atteindre des notes aiguës sur We Almost Broke Up Again Last Night.
Dans l’interview qu’elle accorde au journaliste canadien Nardwuar, elle partage ses affinités musicales, les artistes avec lesquelles elle a grandi et qui ont façonné son style. Parmi eux : Paul McCartney, Etta James, Earth, Wind & Fire, pour la disco et la soul. Elle cite The Blue Nile et ABBA pour les textes tristes intégrés à une mélodie joyeuse et entrainante. Elle chantera en duo avec Dolly Parton, une de ses muses, sur un remix de Please, Please, Please et s’inspirera de sa musicalité pour le titre Go Go Juice, une « happy heartbreak song ». Nobody’s Son reprend quant à elle le rythme et la mélodie du tube du groupe Bucks Fizz, The Land of Make Believe.
Toujours au micro de Nardwuar, Sabrina Carpenter confie que sa sœur Sarah joue un rôle-clé dans la direction artistique de ses clips à la scénographie de la tournée Short n’ Sweet. C’est elle qui a trouvé un extrait d’une interview de Leonard Cohen, dont l’Institut officiel a autorisé l’usage pour l’introduction du morceau Dumb & Poetic.

A l’instar de ses compères Miley Cyrus, Selena Gomez ou encore Demi Lovato, Sabrina a commencé sa carrière dans une série Disney nommée Le Monde de Riley. Une compétence de jeu dont elle se servira à bon escient pour l’interprétation de ses paroles. En septembre dernier, elle dévoile le clip de Tears, second single de l’album qui reprend les codes de la comédie musicale Rocky Horror Picture Show. Elle proclame avec humour que quelqu’un doit mourir dans chacun de ses clips. Elle fait appel à l’actrice Jenna Ortega dans le sanguinolant Taste.
Taylor Swift reste l’une de ses inspirations de longue date. Elle et sa meilleure amie écoutaient le tube Our Song, sorti en 2006, dans le bus en rentrant du lycée. En 2023, Sabrina assure la première partie du mythique Eras Tour en Amérique Latine, à Singapore, et en Australie. Don’t Worry, I’ll Make You Worry emprunte un style qui aurait pu sortir de l’album Folklore et rappelle les accords du titre August. Taylor choisira Sabrina pour son unique collaboration The Life of A Showgirl de l’album éponyme sorti le vendredi 3 octobre dernier. Le duo raconte l’histoire de Kitty, héroïne fictive affrontant les paradoxes de la célébrité sans jamais aspirer à une autre vie. Empruntant un style de narration propre aux comédies musicales façon Broadway au Eras Tour, elle dénote avec le reste de l’album. La boucle est bouclée.
L’artiste a su, au fur et à mesure des années, prouver que sa vision était claire, et qu’elle s’y dirigeait avec détermination et virtuosité. Bien qu’elle aborde des thèmes parfois légers, elle a su montrer qu’elle savait aussi évoquer des sujets plus sérieux et s’entourer de collaborateurs fiables. Avec son timbre unique, son humour, son écriture incisive et une présence scénique galvanisante ; Sabrina Carpenter détient une place légitime et nous réserve encore plein de surprises. Elle est d’ailleurs pressentie pour incarner Alice au Pays des Merveilles au cinéma. A suivre…
« Goodbye«
Playlist :
- Email I can’t send
- Decode
- Nonsense
- Coincidence
- Dumb & Poetic
- Slim Pickins
- Manchild
- My Man on Willpower
- Nobody’s Son
- We Almost Broke Up Again Last Night
- House Tour
- Goodbye
Sources :
Sabrina Carpenter: Short n’ Sweet, Songwriting & « Espresso » | Apple Music https://youtu.be/enaGNnGB99I?si=YYO0CvbwBkUe-GoV
Sabrina Carpenter: Man’s Best Friend, Clichés, and Humor in Music | Apple Music https://www.youtube.com/watch?v=qux3vg7zjWU&t=2643s
Nardwuar vs. Sabrina Carpenter
La chanson d’une star américaine, enregistrée en Mayenne, est une des plus écoutées du monde – ici
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Sabrina Carpenter: Pop’s Irreverent Darling
After sweeping two Grammys in 2025, Sabrina Carpenter is once again up for the 2026 ceremony, this time in six categories including Album of the Year. Blending pop, country, and funk, her latest record Man’s Best Friend offers a rich palette of sounds and emotions, all while maintaining a disarmingly cohesive artistic direction. How did Sabrina Carpenter carve out her place in today’s cultural landscape?
Style and Vocals: Form Serving Substance
A Gen Z pin-up, Sabrina Carpenter cultivates a retro and mischievous aesthetic. Her burlesque style emerges in both her music and her visual presence: glamorous makeup, ’60s–’70s inspired outfits, and grainy, nostalgic video filters. This sense of theatricality extends to her concerts and music videos, where her staging often becomes an extension of the songs themselves. Her artistic identity even exceeds the musical realm—her black-and-white Apple Music interview with Zane Lowe last September is a perfect example.
A tightrope walker oscillating between elegance and provocation, half-angel, half-devil, she doesn’t shy away from controversy. The rather suggestive cover of Man’s Best Friend, where she appears submissive beneath a man grasping her hair, triggered a wave of criticism. Whether justified or not, those remarks had no effect on the album’s success.
Sarcasm and Playfulness as a Vehicle for Meaning
Her most recent appearance on the legendary Saturday Night Live proves it: Sabrina is funny, and that humor is deeply woven into her persona.
As heard on Nonsense from her 2022 album Emails I Can’t Send, she enjoys writing explicit, cheeky lyrics. Her originality shines especially in the outro, which she improvises and adapts to each city she performs in. She pushes that sharp, witty pen even further on Short n’ Sweet, an album she spent two and a half years crafting, solidifying her legitimacy as a pop artist of her generation.
Fans already knew the bridge of Juno, where she changes her choreography at every show. More recently, on her latest album, the songs When Did You Get Hot? and House Tour take her playful humor to new heights. The latter succeeds at delivering a dance-ready melody from the first note, while humorously claiming she won’t use metaphors—even though the entire track hinges on a cheeky double entendre.
Like a storyboard, Man’s Best Friend is meant to be listened to in order to fully grasp its storytelling. Sabrina explores the difficulty of ending a relationship—the endless back-and-forth and the emotional whirlwind that comes with it. The album opens, ironically, with a burst of laughter and closes with the phrase “get home safe.” It feels like one final gesture of acceptance, following confusion, hope, and discouragement—the emotional backbone of this record.
The lead single Manchild sets the tone for the album, both through its pop-country production and its sarcastic lyrics. Sabrina feels cursed, destined to attract handsome yet disappointing men: “Why so sexy if so dumb?” and “I love my men all incompetent.” She develops the theme further on Nobody’s Son: “So fine yet so deceiving.” The track explores why relationships fall apart because of the way men are raised to handle (or avoid) emotional responsibility. The despair of imagining herself growing old alone resurfaces in Slim Pickins from her previous album.
Another recurring motif in Sabrina’s work is the way men use their phones. On Coincidence, the phone becomes a convenient excuse to see another woman (“What a surprise, your phone just died”). She revisits the idea on Manchild—“You said your phone was broken, you just forgot to charge it”—and on Tears, where she explains why she finds it exciting when a man knows how to use his phone properly.
Dark humor takes center stage in Never Getting Laid and My Man on Willpower. In the first, she sings with an angelic voice, wishing her ex never gets touched again while hoping his life is filled with sunny days. In the second, she becomes the least desirable woman on earth after her boyfriend suddenly realizes he can rely solely on himself. On Sugar Talking, she grows tired—“It’s your seventh last chance”—while on Go Go Juice, she finally resigns: “If you’re still disinterested in me, well, fuck.”
She knows how to be self-aware too. Busy Woman confesses: “I’m so mature, collected and sensible, except when I get hit with rejection ». On My Man on Willpower, she jokes: “He wanted all four of my personalities.” And even though men often get the worst role in her songs, she freely admits her own flaws on Couldn’t Make It Harder and Don’t Worry, I’ll Make You Worry.
Sabrina knows exactly what she’s doing, and those who dive into her discography are rewarded. In her conversation with Zane Lowe, she explains that her humor has often been misunderstood in relationships, it is a coping mechanism, a way to endure hardships. She sums up the essence of her latest album in one line: laugh to keep from crying.
Musical Evolution and Earned Authenticity
Sabrina’s influence wasn’t built overnight. Her early albums were released in quick succession. The first, Eyes Wide Open, arrived in 2015. The following years introduced listeners to Smoke and Fire and Thumbs, then Why in 2018, all under Hollywood Records, Disney’s label.
At age 16, her producers curtailed her vocal ambitions, telling her not to experiment with high or complex notes, encouraging her instead to stay “neutral”—a supposed recipe for accessible, mainstream pop. The experience left a lasting imprint on her.
Her concept album Emails I Can’t Send and its Deluxe edition Forwarded marked the beginning of a more cohesive discography under Island Records, showcasing her determination to move beyond her child-star image. The emotional precision of the record is apparent from the opening track, where she confesses her struggles with trust and the self-sabotaging behaviors that follow. While the album largely explores her personal relationships, it also highlights a more assertive, independent side of her. On Decode, she already adopts a rebellious, jaded tone: “Being myself, did that emasculate you?”—a line that encapsulates her refusal to diminish her strength for anyone.
In April 2024, she stepped onto the stage of the legendary Coachella Festival in California to perform Espresso. The performance became a turning point. Released the next day, the track soared globally, spending a record-breaking 65 weeks on the charts, astonishing for a song recorded in the small French town of Chailland, in Mayenne.
This triumph paved the way for her second album under Island Records, Short n’ Sweet. Consolidating her vocal abilities and retro style, it explored ’60s, ’70s, and ’80s sounds that she would expand even further on Man’s Best Friend. Unbothered by criticism, she made this latest album intentionally more subtle, less driven by an instant-hit effect like Espresso.
A Carefully Chosen Circle and Sharp Influences: A Recipe for Longevity
Like Tate McRae and pop powerhouse Taylor Swift, Sabrina surrounds herself with pop prodigies such as Julia Michaels, Jack Antonoff, and Amy Allen. The latter, one of Sabrina’s closest collaborators, is also nominated at the 2026 Grammys for Songwriter of the Year. On Man’s Best Friend, they’re joined by John Ryan. This supportive circle, built over time, helps unlock emotional depth in both lyrics and interpretation. Thanks to that trust, she feels comfortable performing songs that critique men—even with two male collaborators in the room. Amy Allen nurtures Sabrina’s conceptual ideas, while Jack Antonoff boosts her confidence in her vocal range, enabling her to hit high notes on We Almost Broke Up Again Last Night.
In her interview with the Canadian journalist Nardwuar, she reveals her musical affinities and the artists who shaped her style growing up: Paul McCartney, Etta James, Earth, Wind & Fire for disco and soul; The Blue Nile and ABBA for sad lyrics hidden beneath uplifting melodies. She duets with one of her muses, Dolly Parton, on a remix of Please, Please, Please, and draws from Dolly’s musicality on Go Go Juice, a “happy heartbreak song.” Nobody’s Son borrows its rhythm and melody from Bucks Fizz’s classic The Land of Make Believe.
Still in the interview, Sabrina explains that her sister Sarah Carpenter plays a key role in the artistic direction of her music videos and the scenography of the Short n’ Sweet tour. She’s the one who found the Leonard Cohen interview sample used, after being officially approved by the Leonard Cohen estate, for the introduction of Dumb & Poetic.
Like her peers Miley Cyrus, Selena Gomez, and Demi Lovato, Sabrina began her career in a Disney Channel series, Girl Meets World. Acting would later become a strength in her music, enriching her emotional delivery. Last September, she released the video for Tears, the album’s second single, inspired by The Rocky Horror Picture Show. She jokingly claims that “someone has to die in every video.” She even brought Jenna Ortega into the bloody world of Taste.
Taylor Swift remains one of her long-time inspirations. Sabrina and her best friend used to listen to Our Song, released in 2006, on the bus ride home from school. In 2023, she opened for the iconic Eras Tour across Latin America, Singapore, and Australia. Don’t Worry, I’ll Make You Worry borrows a storytelling style reminiscent of Folklore, echoing the chords of Swift’s August. Taylor later chose Sabrina for the album’s sole collaboration, The Life of a Showgirl, released on Friday, October 3. The track tells the story of Kitty, a fictional heroine confronting the paradoxes of fame without ever wishing for another life. Borrowing a Broadway-meets-Eras-Tour narrative style, the song stands apart from the rest of the album : the perfect full-circle moment.
Over the years, Sabrina Carpenter has proven she knows exactly where she’s headed—and she moves with determination and virtuosity. Though she often plays with light-hearted themes, she’s also shown she can tackle deeper ones while surrounding herself with reliable collaborators. With her unique timbre, sharp humor, incisive writing, and electrifying stage presence, Sabrina Carpenter has earned her place, and she’s only just getting started. She is even rumored to be in talks to play Alice in Wonderland on film.
To be continued…
« Goodbye »







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