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Hey cute jeans

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L’ascension T8 McRae

Il y a 4 ans, Tate se produisait à Paris pour la première fois dans une salle de 450 places, nommée le Petit Bain. 3 ans plus tard, en mai 2025, c’est dans le grand bain qu’elle plonge, en remplissant l’Accor Arena lors du Miss Possessive World Tour, sa première tournée d’arenas.

Musiques catchy, chorégraphies motivantes, aura sexy et affirmée ; talent de la GEN Z, Tate McRae est l’incarnation de la pop princess par excellence. Après une ascension notoire, comment l’artiste parviendra-t-elle à assurer sa pérennité dans une industrie aussi concurrentielle ?

Un succès prédestiné

Née à Calgary au Canada en 2003, Tate se découvre une attirance précoce pour la création artistique. Influencée par une mère danseuse, elle prend des cours de ballet, avant d’intégrer le Purpose World Tour de Justin Bieber en 2013, puis de sortir gagnante de la téléréalité So You Think You Can Dance en 2016.

Son besoin d’expression n’étant pas assouvi, elle s’oriente vers l’écriture et la composition musicale. Elle se fait repérer grâce à ses vidéos en ligne, et signe chez le label RCA Records (Sony) en 2019.

En 2020, elle participe au remix du succès de SAYGRACE, Boy’s Ain’t Shit, toutes deux accompagnées par Audrey Mika. Alors que son audience se développe, le single You Broke Me First la propulse sur le devant de la scène TikTok, plateforme à son apogée à l’heure du Covid.

En 2021, elle sort l’EP (extended play) Too Young to Be Sad, EP d’une artiste féminine le plus écouté de la plateforme Spotify sur cette même année. Elle poursuit les collaborations et sort Working, en duo avec le chanteur Khalid, ainsi que You, avec le DJ Regard et l’affranchi Troye Sivan. En 2022, elle sort son premier album I Used to Think I Could Fly, puis l’entêtant 10:35 avec Tiësto. Ce second titre électro confirme sa versatilité de genre.

Mais cette diversité met en péril sa distinction ; on lui reproche un style trop générique, pas suffisamment défini. La viralité des réseaux sociaux est à double tranchant ; si elle assure une visibilité globale, elle s’embrase aussi vite qu’elle ne prend.

L’année suivante marque un tournant dans sa carrière : en septembre 2023 sort Greedy, puis Exes et enfin Run for the Hills. Trois singles qui consolident son deuxième album Think Later. Son entourage professionnel s’étoffe avec des noms comme Ryan Tedder, producteur de renom.

Alors qu’elle dîne au restaurant, elle reçoit la notification d’un fan lui annonçant la fuite de son dernier album. So Close to What est rendu disponible 5 semaines avant sa sortie officielle, le 21 février 2025. Les succès que rencontreront les singles It’s Ok, I’m Ok ou encore Sports Car viendront apaiser ce désagrément.

Épanouissement artistique ; un univers visuel et sonore distinctif

Les popgirlies sont souvent victimes d’une certaine forme de condescendance, jugées pour leur superficialité. Les musiques commerciales sont effectivement accessibles à une large audience, mais en sont-elles pour autant insignifiantes ?

Parce qu’elle est jeune et sexy, on admet difficilement que Tate ait pu effectuer un travail de réflexion profond. Ses textes peuvent sembler édulcorés et simplistes, adjectifs réducteurs régulièrement associés à la pop. Une injonction pour les artistes qui n’ont pas la plume de Taylor Swift ou de Lorde. Pourtant, la vulnérabilité avec laquelle Tate approche ses textes est louable, et la candeur de ses paroles n’empêche pas son public de s’identifier.

Compositrice, l’artiste se plaît à élaborer la structure d’un morceau et à en décortiquer les mécanismes. Pour l’aider, elle s’entoure du génie créatif de Julia Michaels et d’Amy Allen, qui collaborent entre autre avec une homologue pop, Sabrina Carpenter. Parmi ses inspirations musicales, Tate cite Nelly Furtado ou encore l’album Dangerous Woman d’Ariana Grande.

Le titre de son dernier album, So Close to What, reflète ses indécisions et ses doutes à poursuivre une carrière où il faut sans cesse prouver sa valeur, se montrer plus innovante et performante, sans perdre l’essence de son identité, de sa créativité. Un leitmotiv dans la musique pop.

La chanson Revolving Door propose deux lectures : celle d’une relation où les questionnements abondent, mais aussi celle d’une introspection, et le sentiment d’être régie par des pensées contradictoires.

S’inscrivant dans un raisonnement similaire, les titres Signs et Means I care, traduisent une frustration de ne pas savoir comment faire comprendre à son/sa partenaire que l’on tient à lui/elle, bien qu’on le/la rejette. Elle fait preuve de lucidité sur une toxicité liée à des blessures antérieures.

« For God’s sake, don’t believe a word that I say
I wanna touch on you all day
Instead, I’m pushin’ you away
So classic, assumin’ you telepathic
Okay, it might make me batshit
Just doin’ it outta habit, oh, no
 » – Signs

« It’s not what I want, it’s just all I know » « Little too good, got me second guessing » – Means I care

Dans son titre Purple Lace Bra, produit par Emile Haynie, elle dépeint l’injustice de n’être qu’entendue que lorsqu’elle est sexy. L’idée provient d’une conversation où elle échangeait avec une amie. Elles se demandaient si elles seraient plus écoutées si elles parlaient de sexe. Le texte, d’abord dédié à ses relations, s’est généralisé aux médias. Pour exister dans l’industrie comme dans ses relations personnelles, elle doit se montrer désirable. Le refrain presque susurré contraste avec des paroles crues.

Elle est accusée de tenir un double discours ; elle choisit de se dénuder dans ses clips tout en dénonçant cette même sexualisation. Elle explique en interview que ses choix visuels (tenues, chorégraphies, esthétiques) relèvent avant tout de l’expression artistique, de la pop et de la performance scénique, pas d’une soumission à des standards extérieurs. On le voit dans ses clips Greedy, It’s ok, I’m ok ou encore Sports Car.

Ses sonorités RnB et Hip Hop plaisent à une audience nostalgique, et convertissent simultanément un public plus jeune. Sports Car en est un exemple concret avec un rythme qui rappelle celui de Buttons des Pussycat Dolls. Dans une interview qu’elle accorde au média Variety, elle évoque les différents layers (couches) de sons qui composent la chanson. Les chuchotements, marqueur sonore fort du single, ont été suggérés par Julia Michaels, et sont directement inspirés du single Wait (the Whisper Song) des Yin Tang Twins. La recette fonctionne et la chanson se place en tête des classements Billboard.

Comment évoquer la vision artistique de Tate sans évoquer la danse ? L’un des premiers clips révélant comment Tate l’intègre à son œuvre, est 10:35 avec Tiësto. Depuis, la danse fait partie intégrante de l’identité visuelle de Tate. Récemment, le clip de Revolving Door, chorégraphié par Robbie Blue, est une véritable ode à ses talents d’interprète.

La danse et le sporty chic comme USP

Outre la danse, Tate parvient à se démarquer par son style. Zoe Unlimited, chaîne YouTube décryptant le marketing des célébrités, souligne que Tate a su faire de la voiture de sport, et plus largement du style sporty chic, son identité visuelle. L’été dernier, on pensait à Sabrina Carpenter en buvant son espresso. Cet été, on pensera à Tate en présence de voitures de sport. Sa présence sur la bande-originale du film F1 avec le titre Just Keep Watching s’inscrit comme une évidence dans cette association marketing.

La Youtubeuse analyse également ses collaborations avec des marques tendances telles que Rhodes (Hailey Bieber), Skims (Kim Kardashian) ou encore Adidas. Parallèlement, Tate adopte des pièces signées Mugler, Miu Miu et Versace, venant contrebalancer une image accessible et résonnant avec une GEN Z férue d’un luxe minimaliste.

Il est aujourd’hui nécessaire pour les stars de la pop de trouver leur « Unique Selling Proposition », qui les démarquera de la concurrence.

La chanteuse Addison Rae possède de nombreux points communs avec Tate ; artiste GEN Z, souvent comparée à Britney Spears (considérée comme étant la papesse de la pop), univers charnel et disposant d’un talent indéniable pour la danse. Ce qui les différencie, c’est tout simplement leur son ; alors que Tate joue sur des influences Hip Hop rythmées, Addison nous plonge dans un univers plus éthéré et mystique, la rapprochant davantage de Lana Del Rey dont elle assurera la première partie lors de sa tournée au Royaume-Uni.

Par son approche personnelle et une identité visuelle sportswear chic et sexy, Tate McRae a su se démarquer d’un vivier de popgirlies montantes. Auparavant perçue comme l’archétype d’une énième jeune influenceuse ou d’un produit volatile de l’industrie, elle est parvenue à démontrer sa crédibilité comme performeuse confirmée, lui conférant les clés de la pérennité.

Playlist:

  • Boy’s Ain’t Shit – SAYGRACE, Tate McRae, Audrey Mika
  • Working – Tate McRae & Khalid
  • You – Regard, Troye Sivan & Tate McRae
  • 10:35 – Tiësto
  • Exes – Tate McRae
  • Revolving Door – Tate McRae
  • Sports Car – Tate McRae

Sources:

The Zane Lowe show interview : Tate McRae

Billboard – Tate McRae’s ‘So Close to What’ Tell All Inspiration | Music You Should Know | Billboard News

W Mag – Tate McRae explores ASMR

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Tate McRae’s Rise

Four years ago, Tate performed in Paris for the first time in a 450‑seat venue called Le Petit Bain. Three years later, in May 2025, she dove into the deep end, filling the Accor Arena as part of her Miss Possessive World Tour, her first arena tour.

With catchy tunes, energizing choreography, and a confident, sexy presence, Tate McRae embodies the Gen Z pop princess. After such a meteoric rise, how will she manage to maintain longevity in such a competitive industry?

A Fated Success

Born in Calgary, Canada, in 2003, Tate was drawn to the arts early on. Influenced by her dancer mother, she took ballet classes and joined Justin Bieber’s Purpose World Tour in 2013. In 2016, she won the TV dance competition So You Think You Can Dance.

Seeking a deeper form of expression, she turned to songwriting and composing. Her online videos gained attention, and she signed with RCA Records (Sony) in 2019.

In 2020, she featured on SAYGRACE’s hit remix “Boy’s Ain’t Shit,” alongside Audrey Mika. As her audience grew, her breakout single, “You Broke Me First,” propelled her to stardom on TikTok, which was booming during the COVID pandemic.

In 2021, she released the EP Too Young to Be Sad, the most-streamed female EP on Spotify that year. She followed up with collaborations: “Working” with Khalid, and “You” with DJ Regard and Troye Sivan. In 2022, she dropped her debut album I Used to Think I Could Fly and the catchy “10:35” with Tiësto, showcasing her genre versatility.

Yet, critics argued that her varied style lacked definition, calling it too generic. Social media fame can be a double-edged sword; it brings global exposure, but it can fade just as quickly as it rises.

2023 marked a turning point: in September, she released “Greedy,” followed by “Exes” and “Run for the Hills” These three singles helped solidify her sophomore album, Think Later. Her team expanded, bringing in renowned producer Ryan Tedder.

While dining at a restaurant, she received a notification: her new album had leaked. So Close to What was available five weeks before its official release on February 21, 2025. Fortunately, the successful singles “It’s Ok, I’m Ok” and “Sports Car” helped ease the setback.

Artistic Flourishing: A Unique Visual & Sonic World

Pop artists often face snobbery, dismissed as superficial. Commercial music may be widely accessible, but it’s not necessarily shallow.

Because she’s young and attractive, some doubt the depth of Tate’s work. Her lyrics are sometimes described as sweet or simple, dismissals commonly aimed at pop, but her vulnerability and sincerity resonate with listeners of all ages, inspiring confidence and even workouts at the gym.

As a songwriter, Tate crafts song structures meticulously. She collaborates with creative forces like Julia Michaels and Amy Allen, both known for working with Sabrina Carpenter. Musically, she cites influences like Nelly Furtado and Ariana Grande’s Dangerous Woman.

Her album title, So Close to What, reflects her internal struggle: the constant pressure to prove oneself, innovate, and maintain originality while staying true to one’s identity, a recurring theme in pop music.

Songs like “Revolving Door” explore dual meanings—turbulent relationships and the inner conflict of contradictory thoughts. Similarly, “Signs” and “Means I Care” convey the frustration of loving someone while pushing them away and acknowledging lingering emotional baggage:

“For God’s sake, don’t believe a word that I say Instead, I’m pushin’ you away Classic, assumin’ you telepathic It might make me batshit.” – Signs

“It’s not what I want, it’s just all I know… Little too good, got me second guessing.” – Means I Care

In “Purple Lace Bra,” produced by Emile Haynie, Tate addresses the unfairness of being heard only when she appears sexy. Inspired by a conversation with a friend—wondering if openly discussing sex would bring more attention, she transforms it into a broader critique of media and societal expectations. The song juxtaposes whispered vocals with bold lyrics.

Critics accuse her of hypocrisy: she exposes sexualization in her videos while embracing it visually. But Tate clarifies: her aesthetic choices—wardrobe, choreography, visuals—are artistic expression, not conformity to external standards. This is clear in videos like Greedy, It’s Ok, I’m Ok, and Sports Car.

Her R&B and hip-hop influences resonate with nostalgic listeners while capturing a younger audience. “Sports Car” features a beat reminiscent of Pussycat Dolls’ “Buttons.” In an interview with Variety, she highlights layered sound production—from whispered vocals suggested by Julia Michaels, inspired by Ying Yang Twins’ Wait (The Whisper Song), which propelled the track to the top of Billboard charts.

Dance is central to Tate’s identity. From her first collaboration, “10:35” with Tiësto, choreography has been a staple. The recent Revolving Door video, a Robbie Blue–choreographed piece, is a testament to her performance skills.

Dance & Sporty-Chic Style as Her USP

Beyond dance, Tate stands out for her sporty-chic style. The YouTube channel Zoe Unlimited highlighted how she’s turned luxury sports cars and athleisure into her visual signature. Last summer, people thought of Sabrina Carpenter sipping an espresso. This summer, they’ll imagine Tate beside a sleek car. Her song “Just Keep Watching” features on the F1 film soundtrack, no coincidence.

Zoe Unlimited also notes Tate’s brand partnerships: Rhode (Hailey Bieber), Skims (Kim Kardashian), and Adidas. Meanwhile, she blends in high-fashion pieces from Mugler, Miu Miu, and Versace—balancing approachability with minimalist luxury that appeals to Gen Z.

In today’s pop landscape, artists need a clear USP (Unique Selling Proposition) to stand out.

Tate McRae shares similarities with Addison Rae; both Gen Z artists, often compared to Britney Spears, with sensual styles and undeniable dance talent. But their sounds diverge: while Tate channels rhythmic hip-hop influences, Addison leans toward ethereal, mystical vibes, closer to Lana Del Rey, for whom she’s opening in the UK tour.

With her personal touch and sporty-chic visuals, Tate McRae has risen above the sea of aspiring “popgirlies.” Once dismissed as just another influencer or fleeting industry fad, she has proved her credibility as a confident performer, and secured the keys to long-term success.

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