L’Amour Ouf

L’Amour Ouf

Beauté agressive, contraste de violence et d’amour enveloppant, de bagarres et de pureté, de rouge et de bleu.

Dès le générique d’ouverture, la police d’écriture introduisant les acteurs a des airs de thriller sanguinolant. En arrière-plan, le feu se dégage des cheminées industrielles et donne le ton : le film de Gilles Lellouche sera corrosif, à l’instar de son titre.

La première scène est pour le moins choquante, puis vient l’apaisement qui suit la rencontre d’un être qui semble nous comprendre, qui vibre sur le même tempo.

Attendrie devant sa désinvolture, après qu’il lui ait livré deux cartons de flambys. Parce que s’il transgresse les règles, il le fait dans une démarche chevaleresque que l’on salue.

La construction de ces deux adultes en devenir, remplie d’obstacles sociétaux et éducationnels. Tomber dans la vengeance comme par devoir de faire honneur aux siens. Parce que ce film est aussi une ode à l’amour qui lie une famille.

Les tremblements, l’inquiétude des regards, le silence sourd, suivit de cris provenant des trippes, douleur du désespoir et de l’injustice.

La main d’un parent qui glisse sur la vitre du tribunal, comme compensation au dernier regard qu’il ne peut supporter d’échanger avec son fils, condamné.

Se rendre chez elle 10 ans plus tard, la boule au ventre, avec un bout de papier qu’il sort de sa poche les mains tremblantes, tout en déclaration et en mise à nue, dans un mélange de pudeur et de honte, devant un père perturbé mais décidé à protéger sa fille.

Après c’est elle, qui court la boule au ventre, enfin libérée de ses contraintes sociales, avec l’espoir qu’il décroche. Mais elle se retrouvera coincée dans la cabine, victime de la folie d’un homme qui se sent trahit et se laisse envahir par la violence.

Ce film laisse percevoir la beauté d’un environnement lugubre et défavorisé. Dans une flaque d’eau, dans un parking silo, sous la lumière des docks, dans le ciel, ses éclipses et ses orages, sous le reflet des néons d’une boîte de nuit ou des urgences, dans un baiser passionnel à l’arrière d’une locomotive, dans une scène de danse hypnotisante, dans les styles vestimentaires immersifs des années 80, dans l’intimité. Et même dans les scènes de crimes, on décèle une certaine chorégraphie.

Le monologue de Jackie sur son dernier lieu de travail est jubilatoire. Les musiques sont des bonbons pour les amateurs de rock indie.

« Parce que bien c’est pas suffisant » est la phrase qui nous hante.

Ce film est un nuancier d’émotions. La première lecture donne envie de le revoir, tant les détails sont nombreux si l’on y est réceptifs.

On en sort galvanisé, avec une furieuse envie de réécouter The Cure, mais aussi ces deux chansons :

Robbers – The 1975

Teenage Chemistry – Nina Nesbitt

Laisser un commentaire

I’m Bénédicte

Welcome to PrettySunbeam, my cozy corner of the internet🧡

As far as I can remember, I’ve always loved nurturing an online space where I can share the topics I’m passionate about.

Pop music, mindful practices, poetry, movies, travels are parts of them.

My posts are both translated in french and english.

Enjoy 🌞🌻🍓

Let’s connect