souplesse

souplesse

Je me demande régulièrement si je fais bon usage de mon temps. Ressource aussi précieuse qu’universelle.

Quand j’étais petite, c’était une bonne chose que le temps passe vite. Ça voulait dire que je m’amusais, c’est ce que les adultes disaient. Pourtant, petit, on s’adonne plus aisément à la contemplation. On ne la questionne pas. On ne se dit pas « mais ce moment-là, à quoi va-t-il me servir ? Est-ce que je pourrais en extraire une substantifique moelle ? ».

Non. Déjà parce qu’aucun enfant n’utilise cette expression. Et surtout parce que, lorsque l’on est enfant, on s’allonge dans l’herbe, on inspire son odeur fraîchement coupée à plein poumons. On s’allonge dans la neige, on fait un papillon à l’aide de nos bras et de nos jambes, et on prend conscience de notre agilité, de notre souplesse. On s’allonge sur son lit, et on observe les murs de sa chambre, les photos ou les posters accrochés, ce qui se passe par la fenêtre, on écoute les bruits environnants, avant qu’une pensée ne survienne pour en embarquer une autre, et en embarquer une autre…pour finalement sortir de cet état.

On appelle ça « la méditation ». Elle ramène à l’essentiel. Constater ce qui est là, ce qui existe, maintenant et sans jugement. Ressentir. Revenir à soi, à son corps, à son cœur, celui qui vit, celui qui vibre, celui qui pulse, comme une évidence. Nul besoin d’y consacrer de longues minutes ; on peut saupoudrer notre quotidien de brefs instants de méditation. Dès le matin, en buvant une tasse de café ou de thé. Prendre conscience de son odeur, sa chaleur, son goût, les sensations qu’ils nous laissent après la première gorgée.

Retrouver le sens de l’observation et incorporer l’espièglerie. Cultiver cette oisiveté, controversée par les diktats de la performance et du résultat. Ceux qui remontent nos épaules, verrouillent notre mâchoire et endiguent notre respiration. Il est devenu complexe de se poser, sans rien faire. C’est contre-intuitif et culpabilisant. Mais la prochaine fois, et celle d’après, au lieu de se faire happer par une notification et l’injonction à produire, à répondre, à traiter, peut-être que l’on pourrait faire une pause, respirer, et se rappeler l’essentiel, sans fuir ses responsabilités.

Notre rapport au temps, et au reste, n’en sera que plus doux.

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EN

I often wonder if I am making good use of my time. Resource as precious as it is universal.

When I was a kid, it was a good thing that time flew. It meant I was having fun, that’s what the adults used to say. However, when we are children, we indulge more easily in contemplation. We don’t question it. We don’t say to ourselves “will this moment be of any use ? Could I get something meaningful out of it? ».

No. Firstly, because no child questions that. And mostly because, when we are children, we lie down in the grass, we breathe in its freshly cut smell with full lungs. We lie down in the snow, we make a butterfly using our arms and our legs, and we become aware of our agility, our flexibility. We lie down in bed, and we observe the walls of our room, the photos or posters hung, what is happening through the window, we listen to the surrounding noises, before one thought arises to take on another, and take another on board…to finally get out of this state.

We call this “meditation”. It brings us back to the essential. Notice what is there, what exists, now and without judgment. Feel. Come back to yourself, to your body, to your heart, the one who lives, the one who vibrates, the one who pulses, as if it was obvious. No need to spend long minutes on it; we can sprinkle our daily lives with brief moments of meditation. First thing in the morning, by drinking a cup of coffee or tea. Become aware of its smell, its heat, its taste, the sensations they leave us after the first sip.

Rediscover the sense of observation and incorporate playfulness. Cultivate this idleness, controversial by the dictates of performance and results. The ones that pull up our shoulders, lock our jaw, and stem our breathing. It has become difficult to sit back and do nothing. It’s counterintuitive and guilt-inducing. But next time, and the one after that, instead of getting caught up in a notification and the command to produce, to respond, to process, maybe we could pause, breathe, and remember the essential, without avoiding one’s responsibilities.

Our relationship with time, and everything else, will only be sweeter.

Dimanche 7 janvier 2024

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